Dans une rue parallèle de l'avenue principale se trouve une boutique étrange. Dans la vitrine, des portraits des habitants, souvent des plus riches de la ville ou parfois, de quelques résidents du Lotus Rouge. Ce modeste bâtiment appartient à la famille Han. Une famille modeste qui de génération en génération se transmet un savoir particulier, celui de tuer. Rattaché à la mafia, ils la servent dans l'ombre, présentant aux ignorant une façade de portraitiste. L'art de la photographie, ils connaissent bien. D'apparence trop pauvre pour scolariser leur enfant, c'est à domicile que les parents de Han Xiu Wen l'ont instruit. Dès que l'enfant su parler et marcher, on lui enseigna l'art du combat, des mathématiques, de la littérature, de la physique et surtout de la chimie. Pour tous, Han Xiu Wen serait l'héritier de sa famille, comme portraitiste pour les habitants, comme assassin pour la mafia.

Douze ans est un âge important pour cette famille. Pour eux, il s'agit d'un âge de transition, celui où l'enfant devient adulte et pour cela, il doit faire ses preuves. Mettre en pratique ce que ses instructeurs, en l'occurrence ses parents, lui ont appris depuis tout petit. Cela signifiait donc que Han Xiu Wen devrait exécuter la prochaine mission donné par leur maître, le parrain de la mafia. Une mission peu compliqué. Il s'agissait de tuer l'amante d'un riche homme, le tout sans laisser de trace. L'enfant Han pénétra sans difficulté dans la grande maison bourgeoise. C'était la première fois qu'il ôtait la vie à un individu et pourtant, c'est avec une extrême froideur qu'il exécuta sa mission, sentant sa lame transpercer la chair de cette bourgeoise. Hélas, l'enfant ne maîtrisait pas encore assez bien ses crises de colère et malgré sa froideur extérieure, son sang bouillonnait, lui faisant perdre la tête. La gisante se vit donc poignardée encore et encore, puis mutilée jusqu'au matin. Ses chairs étaient éparpillées dans la pièce à coucher jusqu'à ce que ses domestiques découvrent le théâtre sanglant qui s'était déroulé durant la nuit. Ce massacre marqua à l'époque les esprits, faisant frémir les habitants. Quant à Xiu Wen? Il rentra discrètement chez lui, victorieux. Et malgré le succès de sa mission, il se vit attribuer cinquante coups de canne en guise de punition pour son massacre inutile.

A présent, Xiu Wen travail dans la boutique de son père. C'est un garçon en apparence sans histoire, toujours prêt à aider son prochain, en façade seulement. Qui pourrait bien se douter que derrière son sourire se cache en réalité un des chien de la mafia?