11 octobre 1997 :
Des cris raisonnent soudainement dans une petite maison du quartier Est de Xian. Il n'y a pas de doute, une femme est en train d'accoucher. Bien que les fenêtres et la porte d'entrée soient fermées, on peut immédiatement deviner que les sons proviennent de la maison des Liu, le jeune couple pour le moins discret qui s'est installé il y a deux mois. Où est donc le mari ? Certainement au travail. Viendra-t-il seulement secourir son épouse ? Il y a peu de chances. Heureusement, la jeune femme a eu le temps d'appeler les secours avant que ses contractions ne soient trop fortes. Une équipe de sage-femmes furent envoyées chez elle pour l'aider à accoucher. Ce jour là naquit Liu Huo Wei, fils unique de la famille.

22 mars 2001 :
Ses parents se disputent encore. Le petit Huo Wei n'a que 4 ans, mais il est habitué à ce genre de scène. Il n'y a pas de vaisselle cassée, pas d'insulte. Sa mère fait en sorte de ne pas crier, mais les murs de la maison sont fins, il l'entend. « Encore avec ta maîtresse ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Pourquoi je ne te suffit pas ? Je fais tout mon possible pour toi, tout ! » La voix monotone de son père surgit alors, toujours fade et sans vie. « Tu le sais très bien. Ce mariage je n'en voulais pas. Mes parents m'y ont obligé parce que tu es tombée enceinte. Estime toi heureuse que nous vivions sous le même toit déjà.. » Huo Wei ne comprend pas ce que tous ces mots veulent dire, il essaye, mais c'est difficile.

13 septembre 2004 :
Huo Wei rentre de l'école avec quelques amis. Beaucoup de ses camarades de classe habitent près de chez lui. Des rires fusent, des discussions un peu futiles sur l'école et la télévision, et puis soudain un cri. Surprise et terreur se mêlent alors qu'un des enfants fixe quelque chose au sol. « C'est dégoûtant ! Les fourmis mangent une souris morte ! Berk ! » Tous les garçons s'attroupent, Huo Wei aussi. Tous s'offusquent et détournent les yeux, s'accordant à continuer leur chemin. Certains disent qu'ils vont faire des cauchemars cette nuit, d'autres se racontent des anecdotes tout aussi répugnantes. Huo Wei lui, continue de regarder le spectacle qui s'offre à lui. Tous ses amis avaient été écœurés par cette vision, mais pas lui. Les fourmis s'empressent de mordre dans le cadavre ensanglanté du petit rongeur, pour récolter des provisions. C'est fascinant... Mais il ne peut pas observer la scène plus longtemps, on l'appelle. Alors il court pour rattraper ses copains.

08 juin 2006 :
« Huo Wei ! Que dirait ton père s'il te voyait dans cet état ? » Le garçon fixe sa maîtresse d'école. Il est couvert de terre, quelques égratignures visibles sur ses mains et son visage. De toute évidence, il s'est battu. A 10 ans, cela arrive parfois, mais avec lui c'est de plus en plus fréquent. Il hausse les épaules, garde le silence et la dame d'une trentaine d'années soupire. S'il lui avouait que son père ne dirait rien, elle ne le croirait pas. Son père ne s'intéresse pas à lui. Lorsqu'il ne travaille pas, il est avec l'une de ses maîtresses. Jamais il n'a eu de geste affectueux envers son fils; c'est à peine s'il lui adresse la parole ainsi qu'à sa femme. Avec le temps, le garçon s'y est habitué. Le géniteur n'a jamais voulu de cette famille. Ils ne sont pour lui que des étrangers vivant sous le même toit. Plus jeune, Huo Wei en était terriblement attristé. Maintenant, il se dit qu'il a de la chance que son père ne soit pas violent. C'est déjà pas mal.

20 avril 2011 :
Il court, aussi vite qu'il le peut. Il sait que personne n'arrivera à le rattraper. Il entend la voix du vieil homme crier au voleur, demander à ce qu'il soit arrêter, mais les gens ne doivent certainement pas se donner la peine d'essayer. C'est peine perdue de toute façon, Huo Wei est rapide et agile. Il n'a que 14 ans et pourtant est loin d'être pataud. Dissipé à l'école bien que silencieux ; il passe son temps lire hors de la maison. Ses parents sont pauvres ; et il ne veut pas leur demander d'argent de poche. Par fierté face à son géniteur, par affection pour sa mère qui se donne énormément de mal pour lui. Alors, même si c'est illégal ; l'adolescent préfère se débrouiller seul. Il jette un coup d'oeil derrière lui : personne. Un sourire narquois étire ses lèvres alors qu'il saute par dessus un muret.

05 juillet 2014 :
Les plaintes d'un homme se font entendre dans une ruelle. Il souffre. Ses gémissements sont entrecoupées de bruits sourds,et Huo Wei comprend très vite ce qui se passe. Curieux il s'approche de la source de ces bruits et aperçoit alors deux hommes frapper un troisième qui est à terre. Les coups de pieds pleuvent. Visage, côtes ; torse... Le pauvre homme tente de se protéger comme il peut de ses agresseurs, mais c'est peine perdue. Les deux voyous ne se rendent même pas compte de la présence de Huo Wei à quelques mètres d'eux. Lorsque l'homme au sol est inconscient, ils s'arrêtent enfin et aperçoivent sa silhouette qui fixe le corps immobile. Ils l'interpellent, sont prêt à le faire souffrir aussi, mais dès que Huo Wei relève la tête, les deux hommes sont prit au dépourvu et préfèrent déguerpir. Les pupilles de l'adolescent pétillent comme jamais auparavant. Ses mains tremblent légèrement sous l'effet de l'excitation et de l'adrénaline... il sourit.

23 janvier 2016 :
« Merde, on nous a repéré ! Chacun pour soi ! » Huo Wei maudit ses complices. Bruyants et stupides, ils ont fait capoter leur plan... ou presque. Le jeune homme a tout de même réussi à voler un ou deux portefeuilles bien garnis, il ne s'en plaint pas. Maintenant, le soucis est de semer l'agent de sécurité qui le poursuit. Sa carrure est imposante, ça ne devrait pas être difficile. Si c'était un combat de force, Huo Wei perdrait immédiatement, mais la vitesse, c'est son truc. Parcourant la rue à toute vitesse, slalomant entre les passants, il va aussi vite qu'il le peut. Lorsqu'un barrage se dresse devant lui, il l'évite avec agilité. S'il y a bien une chose dont il est fier, c'est son ambidextrie. Cela lui permet d'être encore plus habile qu'il ne l'aurait était s'il ne maîtrisait parfaitement qu'une seule de ses mains. Un coup d'oeil en arrière lui permet de voir que l'homme a perdu du terrain. C'est le moment alors de sprinter, pour, à la dernière seconde, venir se cacher dans une ruelle.
Le lendemain, une belle jeune femme se présente à sa porte. Yuan Li Wei a un travail pour lui.