Abahai suivait le chemin de graviers sans grands entrain et la mine sombre. Il avait prit une allure qui démontrait son manque d’enthousiasme, assurément lente donc, et shootait dans les cailloux qui avaient le malheur d’être plus gros que les autres, les envoyant paître dans la pelouse verdoyante et encore humide de rosée. Il n’avait vraiment pas envie d’arriver sur le camp d’entrainement, et encore moins de voir son chef d’équipe. Pas qu’il n’avait aucune envie de s’entraîner, l’effort physique ne lui déplaisait aucunement, au contraire mais il savait bien que cette fois serait différente des autres parce que Xu Liang avait une punition à mettre en oeuvre. Et Abahai savait à quel point il pouvait être sadique des fois. Et c’était bien la raison pour laquelle le gardien y allait presque à reculons.

Malheureusement, aussi lent avait-il pu être, il arriva malgré tout vers le point de rendez-vous. Il reconnu sans mal la silhouette du dragon rouge et soupira vivement rien qu’en apercevant son sourire peu amen. Ça allait être sa fête. Tout ça à cause de ce foutu ninja. Ou alors était-ce un espion? Ou un résistant? Au final il se fichait bien de savoir ce qu’il était précisément. Tout ce qu’il voulait c’était avoir sa revanche et finir vainqueur de ce face à face. Abahai avait toujours du mal à accepter sa défaite qui avait fini par le mener à l’hôpital. Il n’en avait rien dit à personne et avait continué sa prise de poste les jours suivants, cachant au mieux sa blessure à la cuisse. Mais il avait du se résigner à manquer un entrainement car il savait que quelqu’un remarquerait quelque chose. Et comme par manque d’informations, sans compter la honte d’avouer sa défaite il n’avait pu se résigner à en parler à ses supérieurs...en gros il s’était mit dans cette situation tout seul, comme un grand et il devait assumer et subir son chef durant quelques heures.

Le gardien avait fini par se retrouver face à Liang et s’était incliné devant lui comme il était d’usage avant de forcer un sourire. «Chef..» avait commencé Abahai en se redressant. Il jeta un regard sur le parcours face à eux et retint une grimace en s’encourageant mentalement. «Vous êtes très beau chef aujourd’hui, vous vous êtes coupé les cheveux?» avait tenté la future victime avec un rire forcé en pleurant intérieurement.