Fils unique d'une famille chinoise traditionnelle et au revenu aisé, tu as été accueilli dans un milieu chaleureux et pointilleux face aux coutumes. Attentif à ce qui t'entouraient, tu as toujours su faire preuve de bonté et de générosité face aux personnes que tu croyais en difficultés. Tu étais réellement naïf et tes petits camarades profitaient bien de cette situation. Utile pour les manipulateurs, tu désirais simplement posséder des amitiés sincères.

Des rougeâtres en formes de papillons parsemaient ton épiderme caramel, une impression que ton cerveau allait sortir de sa boite crânien, une chaleur qui couvrait ton corps d'enfant d'un filme de sueur et tes pleures de supplices avaient déterminé ta mère à t'amener sur le lieu de travail de ton paternel ; l'hôpital. Mais pas que. Des spasmes de douleurs sillonnaient tous tes muscles tandis que ta respiration haletante n'arrangeait en rien la situation. Ton corps subissait d'autres symptômes, plus ou moins violent ; et cette vision de leur fils, supplié cette douleur de partir, au naturel joyeux, augmentait l’inquiétude sur les visages de tes géniteurs. Que se passait il dans cet organisme de sept ans ?
Entre périodes de poussées et de rémissions, des mois et des jours passaient, jouant avec tes émotions de petit garçon. Confiné par la surprotection de ta génitrice et les craintes peu dissimulées de ton paternel, tu te sentais étouffé. Comment pouvais tu vivre, enfermé dans ta chambre désinfecté de tout microbes ; de peur que tu puisses tomber malade ? L'idée de t'enfuir avait envahi tes neurones et le jour suivant, tu avais pris ton sac à dos ; visitant comme un touriste le Lotus Rouge. Ce n'était sans compter sur les gardiens, qui te ramenèrent bien vite chez toi. Après cette aventure, tu avais pris l'habitude de flâner dans le Lotus Rouge, observant ces gardiens que tu admirais tant, depuis qu'ils avaient fait preuve d'héroïsme en te ramenant à ton domicile.

Ta vie demeurait simple et ton objectif restait le même : être un gardien. Même si cette idée faisait rire cette petite tête russe, tu n'abandonnais pas ce rêve ; travaillant sur ton caractère si innocent et rêveur ainsi que ton physique d'adolescent. En attendant d'atteindre ce but, tu avais été accepté parmi un groupe de musique d'underground ; même si à vrai dire, ce n'était pas pour l'art pratiqué que tu avais intégré ce gang. Tu t'imaginais déjà parmi les gardiens, être un super héro de ce fort si luminescent.
Mais la réalité des choses venait de te frapper au visage après des années d'illusions. Une lettre de refus. La cause : « lupus érythémateux disséminé (LED) » ; ta maladie avait anéanti tout espoir dans tes rêves. Et pourtant, un autre incident, après cette mésaventure, avait eu raison de ta disparation pendant quelques mois.
Une dispute des plus violentes, des affaires jetées par la fenêtre, des injures brutales, tu venais d'annuler les fiançailles que tes géniteurs organisaient depuis tes quinze ans ; révélant par la même occasion ton pêché : les hommes. Déshérité, banni de la famille Kàn, tu n'étais plus rien aux yeux de ton paternel.

A présent, tu te consacres à la seule personne qui croit en toi ; obéissant à chaque caprice de ce russe. Bras droit et recruteur, tu traces ton chemin dans ce gang avec tes fidèles amies les « desert eagle 44 magnum » ; restant muet sur ta maladie qui désintègre ton corps d'homme, de peur qu'il te vire ou qu'il te prenne en pitié.