« Poupée aux robes de soie. Bien entourée. Bien éduquée. Je parais ce que je ne suis pas. Je suis en réalité un secret de Polichinelle. »

Son père est Kang Hak-Kun, un des grands chaebol coréens. Réputé homme d’affaires sans pitié et doué, il obtient toujours ce qu’il veut. Rien ne lui résiste. À l’image de la mère d’Eun Sil. À l’époque, ce dernier se rendait souvent à Xian pour affaires… Et probablement pas que. C’est là qu’il fit la rencontre de la jeune femme. Eun Sil n’a que peu de souvenirs de celle qui l’a engendrée. Malheureusement, elle ne vécut que peu de temps avec elle. En effet, alors qu’elle était née et avait vécu sans jamais le voir, du jour au lendemain cet homme apparaît et elle apprend qu’elle doit partir avec lui. Pourtant, l’enfant s’accroche à cette mère si douce et aimante qu’elle refuse de quitter. Elle ne veut pas partir avec cet inconnu. « Eun Sil, lâche-moi. Comporte toi comme une grande fille veux-tu ? Avec lui, tu ne manqueras de rien. Il te donnera tout si tu te comportes comme il te le demande. Lâche-moi Eun Sil. Il est temps que tu partes avec ton père. » Voilà ce qui lui reste des derniers souvenirs de sa mère. Tout le reste est bien trop flou. Comme tous les enfants, elle l’appelait « Maman ». Aussi, elle ne se souvient pas des rares fois où elle a entendu son prénom et ce dernier comme son nom a été effacé par les années. Seul reste les souvenirs vagues mais chaleureux de la bonté et de l’amour de cette dernière. Et une photo.

L’entièreté de la situation était bien trop complexe pour cette enfant dont le monde se résumait à son village et à sa mère. Son père avait décidé tout à coup de se soucier de son existence uniquement parce que ce dernier venait de perdre son unique fille issue de son mariage. L’existence de leurs deux garçons ne comblait pas et ne comblerait jamais la perte de leur fille unique. Face au désarroi de son épouse qui non seulement avait perdu son bébé, se retrouvait dans l’incapacité d’engendrer à nouveau, il était venu à la demande de cette dernière chercher sa fille bâtarde dans le seul et unique but de remplacer la place vaquante. Elle ne fut jamais maltraitée et l’affection que lui porta son père aussi bien que sa belle-mère fut sincère. Même ses grands-frères apprirent à l’aimer et la protéger comme leur véritable petite soeur. Son arrivée n’avait jamais été justifiée, elle avait seulement été présentait comme leur fille. Tenue à l’écart de la ville jusqu’à aujourd’hui pour des raisons de santé. Certains savaient, d’autres se doutaient et d’autres encore y croyaient. Rares furent ceux qui osèrent remettre en doute sa situation filiale et beaucoup de ceux qui osèrent y perdirent.

Trésor et joyau unique. Elle faisait la fierté de sa mère et de son père. Enfant modèle. La jeune enfant s’était attelée à appliquer à la lettre ce que sa génitrice lui avait dit de faire lorsqu’elle l’avait abandonnée : « Faire tout ce qu’ils attendent d’elle et alors elle ne manquerait jamais de rien. » Dire que tout est apparence et rien n’est vrai serait néanmoins mentir également. La jeune femme s’est épanouie et son statut de fille chérie et choyée, lui a permis de faire a peu près tous les choix qu’elle désirait. C’est ainsi que la jeune femme choisit de faire des études de médecine. Pourquoi la médecine ? Une vocation innée ? Non. Bien qu’elle se rappelât de peu de choses, elle avait un vague souvenir de sa mère manipulant des herbes et possédant bon nombres de plantes. Certaines d’entre elles possédaient des odeurs fortes et douces qui la hantaient encore dans ses rêves. L’une des rares fois où elle osa aborder le sujet de sa mère biologique avec son père, ce dernier consentit à lui révéler que sa mère était une herboriste qui pratiquer la médecine traditionnelle chinoise apprise de son père. Autrement dit : le grand-père d’Eun Sil. Il clôtura également le sujet assez rapidement. Voilà pourquoi, la jeune femme se lança dans des études de médecines afin de devenir chirurgienne. Son père, fier de ses prouesses, se voyaitt déjà lui léguer la direction de son hôpital. Cependant, un évènement tragique viendra contrarier ses plans.

Alors qu’elle est en dernière année. Sa meilleure amie, qui comme elle étudie la médecine, finit un jour sur la table d’opération suite à des évènements tragique. Eun Sil qui a déjà réalisé bien des opérations s’est toujours révélée talentueuse et d’une précision à toute épreuve. Elle est douée dans ce qu’elle fait et tout le monde le sait. Ce jour-là, elle assiste le chirurgien en chef du département cardio-thoracique. Après toutes ses réussites, elle sera son premier échec. La jeune femme ne fera pas de suite son deuil. Elle reviendra tous les jours, de plus en plus froide et méthodique. Actes qui lui vaudront plusieurs surnoms peu sympathiques de ses camarades. Elle les comprend, mais, elle se doit d’aller au bout de ses études. Ce n’est qu’après l’obtention de son diplôme et de sa titularisation qu’Eun Sil finira par craquer. Afin de lui aérer l’esprit, sa mère l’emmènera avec elle en voyage. Cela ne suffira pas toujours et une autre personne de son passé lui reviendra de plus en plus à l’esprit. Bien que de retour à l’hôpital, l’idée qui a germé, s’enracine de plus en plus et la jeune femme postule à l’hôpital de Xian, là où elle est née. Quand sa mère lui demanda pourquoi, elle prétexta une envie de voir du pays et de changer d’air. À son père, elle justifiera un besoin de retour aux racines. Obtenant tout ce qu'elle veut de lui depuis qu'il l'a prise avec lui : il accepta de payer la somme nécessaire à son entrée dans Xian : une somme bien plus que conséquente. En réalité, la jeune femme a pour objectif d’y retrouver celle qu’elle n’a jamais oubliée. Mais cela, vous l’aurez deviné.