Assise dans un coin de la pièce, les jambes recroquevillées contre ton torse d'enfant, à travers ta longue chevelure noire, toi l'orpheline, tu regardais tes petits camarades jouer. Comme toujours, tu étais seule dans ton coin tandis que les autres enfants s'amusaient entre eux. Comme toujours, tu les observais tout simplement en silence et ne participais pas. Non pas que tu ne voulais pas, mais parce que les autres enfants te mettaient tout simplement de côté. Tu leur faisais peur, toi la jeune fille effrayante à la longue chevelure noir qui cachait son visage à longueur de journée et qui parlait bizarrement toute seule. Certains de ses enfants disaient de toi que tu étais folle, possédée même, car tu murmurais des choses incompréhensibles la nuit et que tu semblais aimer les histoires de fantômes. Il y avait même un de tes petits camarades d'origine japonaise, qui t'avait trouvé un petit surnom horrible qui était « Sadako ». Un nom faisant référence à ce fantôme japonais vêtu de blanc et dont la longue chevelure noir recouvrait le visage. Un fantôme qui te ressemblait en apparence... Seulement en apparence. Tu ne les comprenais pas... Pour t'aider, le directeur de l'orphelinat t'a proposé de te couper les cheveux, mais tu refusais à chaque fois, aimant tes longs cheveux noir et n'aimant point ton visage à cette époque, c'était réellement un moyen pour toi de le cacher. Si ces enfants avaient peur de toi, tant pis comme le dicton le dit : mieux vaut être seul que mal accompagné.

Tu avais six ans quand tu fus recueillis par l'orphelinat, le deux octobre, cette date qui fût pour toi ta date de naissance. Tu n'étais qu'une enfant amnésique qui ne connaissait plus rien d'elle, même pas de son nom, même pas de ses potentiels parents. Tu ne te souvenais plus de rien et les recherchez par les autorités n'avaient malheureusement abouties à rien. La seule chose que tu avais c'était collier et cette tâche de naissance. Jusqu'à tes dix ans, tu es restée là-bas, seule sans aucun ami, t'isolant seulement un peu plus chaque jour pendant ces quatre années passées là-bas. Une solitude qui prit fin quelques semaines après ton anniversaire grâce à cette femme. Si les autres enfants essayaient de se faire bien voir d'elle dans l'espoir d'être peut-être adopté, toi tu ne faisais rien, tu te mettais en retrait. C'est cette attitude et le fait d'avoir accidentellement entendu d'autres enfants te nommer « Sadako », qui l'ont décidé à te prendre avec elle, alors qu'à la base elle ne venait juste pour voir les conditions dans lesquelles vous viviez. Ta détresse l'a touché et elle a voulu tout simplement te sauver. Un geste que tu remercias et remercie encore même aujourd'hui, car cette femme fût tout pour toi.


Ta vie avec cette femme fût sûrement les plus beaux que tu n'eus jamais vécu. Elle t'avait offert un nom : Lai Bao Zhai remplaçant celui que tu avais à l'orphelinat et qui te permettait de commencer une nouvelle vie. Elle t'a offert un toit, un foyer même si vous n'étiez que deux. Elle t'a appris à accepter ce visage que tu n'aimais point jeune, elle fût également la première à voir ce joli sourire sur tes lèvres, ce sourire de bonheur que tu affichas chaque jour passé avec elle. En grandissant, elle t'a appris à prendre soin de toi, à être une jolie jeune fille et d'année en année tu devins plus belle. Cette femme que tu considérais comme ta réelle mère t'a beaucoup apporté jusqu'à tes dix-huit ans. Oui seulement jusqu'à tes dix-huit ans, car c'est à cet âge-là que cette femme t'abandonna. La maladie qui la rongeait silencieusement depuis plusieurs années eu raison d'elle. La perdre fût une épreuve très difficile. Elle se retrouvait à nouveau seule, abandonnée. Ses funérailles furent organisés par ses amis proches et quelques jours après il fallait que tu quittes cette maison dans laquelle tu avais vécu pendant six ans. Avant de partir, tu es allée une dernière fois dans la chambre de ta mère adoptive, tu t'es assise sur la chaise de son bureau, tu as commencé à lui parler à travers cette photo qu'elle avait prise avec toi dans ses bras. Tu étais triste et perdue. Maintenant qu'allait-il advenir de toi ? Tu n'en savais rien... Tu étais bien trop grande pour retourner à l'orphelinat et malheureusement tu n'avais personne vers qui allée. Il ne te restait que cette photo et les souvenirs de ta mère. C'est ce que tu pensais, jusqu'à ce que tu découvres cette boîte contenant une enveloppe avec de l'argent et ce calepin. Ce calepin qui était comme un journal intime pour ta mère adoptive et qui allait te permettre de trouver un nouveau but dans la vie. Dans ce calepin tu appris que ta mère était au courant de sa maladie et que ses jours étaient comptés. Tu appris également qu'elle avait fait des recherches pour retrouver ta famille et ses recherches avaient abouti à ce mot à cette ville où ton collier avait été fabriquée : Xian. C'est à partir de cette information que tu eus l'espoir de trouver ta véritable famille et que tu as décidé de partir pour Xian avec cet argent qu'elle avait laissé.

Rentrée à Xian ne fût pas simple, même très difficile. À cause de la fortification qui protégeait la ville et les droits de passage, tu fus plus d'une fois rejetée par les gardiens qui gardaient la porte. Malgré ces nombreux rejets, tu ne comptais pas abandonné, mais grâce à l'un de ses gardiens tu as pu rentrer. Il t'a fait passer, en faisant croire à son collègue qu'il avait bien regardé tes papiers et que tout était en règle... Ce gardien t'avait observé pendant plusieurs jours, avait entendu ton histoire que tu avais essayé d'expliquer et il avait su lire la sincérité en toi. C'est ce même gardien qui t'a aidé à vivre Xian et à avoir des papiers officiels dans les règles. Grâce à lui, tu as pu faire tes recherches et tu as pu trouver l'endroit où ton collier avait été confectionné. La personne qui avait fabriqué celui-ci était décédé, néanmoins tu as pu apprendre qu'il était unique, créé à partir d'un dessin que le client avait dessiné lui-même et qu'il avait été fait en trois exemplaires. L'un des trois étant le tien. Une bonne nouvelle pour toi, car cela signifiait que les détenteurs du deuxième et troisième collier étaient parent avec toi, un parent proche... Peut-être des frères ou sœurs qui sait... En tout cas cette information était pour toi précieuse et te rapprochait un peu plus de ta vraie famille. Celle que ta mère adoptive avait essayé de retrouver pour toi.

Pendant un an tu as cherché les détenteurs de ces colliers en vain. Même avec l'aide de ce gardien, ton ange gardien comme tu aimais l'appeler, tu ne trouvas rien. Toiqui pourtant ne baissais pas les bras facilement, tu étais à deux doigts de le faire. Jusqu'à ce jour... Ce jour où tu n'étais venue que pour rendre le costume recousu du gardien. Alors que tu marchais en direction de sa chambre, sur le chemin tu tombas sur un collier. Le même collier que toi, le même pendentif unique qui n'existait qu'en trois exemplaires. Dans l'euphorie de cette trouvaille, tu as cherché à savoir à qui il pouvait appartenir. Malheureusement, tu ne trouvas rien. Néanmoins, pour toi une chose était sûre... Le détenteur de ce collier était ici, au Lotus Rouge. Mais le seul moyen pour toi de le trouver était de travailler dans ces lieux, ne pouvant pas te payer une chambre comme simple résidente. Tu étais belle, tu savais prendre soin de toi et te mettre en valeur grâce à ta mère adoptive qui t'avait tout appris. Tu avais également une bonne condition physique et tu pouvais divertir de nombreuses façons les gens. Tu avais besoin d'un boulot et belle dame semblait être pour toi la meilleure option. C'est pourquoi tu te présentas et grâce tes compétences pour certaine peu commune que tu fus acceptée en tant que jeune pousse. Voilà bientôt quatre ans maintenant que tu es devenue une belle dame, quatre ans que tu recherches ces deux personnes. Quatre ans que tu mènes une nouvelle vie au Lotus Rouge.