Je m’appelle Tsun Kei, mais je préfère qu’on m’appelle Kitsune. J’ai 36 ans.
Je suis né à Nakama, dans une petite ville du sud du Japon. Ma mère était professeur dans une université et mon père était un représentant d’un grand groupe électronique.
En 1997, éclata une importante crise économique en Asie et mon père se retrouva au chômage.
J’avais 17 ans et mon petit frère venait d’avoir 14 ans.
Je me souviens qu’à cette époque, mon petit frère et moi, on entendait nos parents se disputer très souvent parce qu’ils n’avaient plus assez d’argent pour payer le loyer, l’électricité, l’eau et la nourriture.
C’est à cette période qu’un ami du lycée m’a parlé d’un moyen de se faire de l’argent facilement, en vendant de la drogue. Et, il avait raison. Dans les jours qui suivirent, j’ai pu ramener à mes parents une grosse somme d’argent, assez d’argent pour leur permettre de ne plus se faire de soucis. Ils m’ont regardé avec méfiance, et m’ont posé plein de question. J'ai juste répondu que j’avais trouvé un travail chez un herboriste. Je ne pense pas qu’ils y aient cru une seule seconde, mais ils ont arrêté de me poser des questions quand ils ont vu la liasse de billet que je leur avais apporté.
J’ai travaillé en tant qu’herboriste de nombreuses années. Grâce à ça, mon petit frère pu faire des études de droit et d’économie. Il est aujourd’hui avocat et il travaille pour moi, que ce soit en me défendant devant des juges ou en faisant ma comptabilité. Je ne me vois pas confier ce travail à quelqu’un d’autre.
En tout cas, j’étais heureux à cette époque, j’avais un travail qui rapportait bien, mes parents ne se disputaient plus et mon petit frère venait d’avoir son diplôme. Mais, surtout, je venais de me fiancer à Hinata. Elle était pour moi la fille la plus sublime qui se trouvait sur terre. Dès que je le regardais dans les yeux, plus rien d’autre ne semblait exister. Dès que j’enfouissais mon visage dans son cou et que je respirais son parfum, mon monde se mettait à chavirer. Dès que je l’embrassais, j’avais l’impression que mon cœur était sur le point d’exploser.
Puis, un jour, je suis rentré chez moi un peu plus tôt que d’habitude. Et je surpris Hinata entrain de forniquer avec Hiro, mon meilleur ami. Quand je les vis, j’eus la sensation que mes jambes se dérobaient sous mon poids et que tout mon sang quittait mon corps.
Je me souviens qu’aucun de nous trois ne prononça un seul mot. Puis, Hinata commença à vouloir m’expliquer que ce n’était pas ce que je croyais ; qu’avec Hiro, ce n’était que du sexe, que ça ne représentait rien, que ce qu’il y avait entre elle et moi était beaucoup plus fort. Je restais muet, même une fois son discours terminé. C’est alors que Hiro se leva et mis une main sur mon épaule, comme pour me dire que ce n’était pas si grave, que ce genre de chose arrivait entre ami. Je me souviens qu’il ouvrit la bouche pour parler. Mais il n’eut jamais l’occasion de commencer sa phrase. Mon couteau s’enfonça entre ses jambes. Il se plia de douleurs et mit ses mains sur ses testicules ensanglanté. Hiro mit beaucoup de temps à se vider complètement de son sang. Je me rappelle qu’il me regardait, sans pouvoir bouger, pendant que je frappais Hinata, son crâne se déformant un peu plus à chacun de mes coups.
Les reste des événements est assez confus. Je me souviens avoir appelé mon frère, qu’il m’a conseillé de renter tout de suite, ce que je fis. Il organisa mon départ et choisi Xian. Il m’expliqua qu’il avait choisi cette ville car elle était repliée sur elle-même depuis la guerre.
Je repartais à zéro. Certaines personnes auraient profité de la situation pour commencer une nouvelle vie et faire amende honorable. Mais, en arrivant à Xian, je fis le tour de la ville et remarqua une chose. La ville et ses habitants avaient besoin d’un herboriste digne de ce nom. Mon frère m’envoya donc de l’argent pour que je puisse ouvrir un magasin. Mon commerce attira rapidement de nombreux clients. Je demandai alors à quelque uns de mes employés resté au japon de venir me rejoindre.
Grâce à l’argent amassé, mon « Affaire » se diversifia. Je proposais aux commerçants de la ville et aux femmes de compagnie la protection de mes employés et je prêtais de l’argent aux personnes qui en avaient besoin et qui n’avaient pas d’autres choix. Le racket, le proxénétisme et l'usure rapportaient beaucoup. L’argent rentrait dans les caisses à une vitesse démentielle. J’avais besoin de quelqu’un. C’est pour cela que mon frère me rejoignit et commença à s’occuper des comptes. Il plaça tout mon argent dans différents commerces de la ville, permettant ainsi de le blanchir. Mais, la concurrence était rude et brutal. J'ai alors demandé au restant mes employés resté au Japon de venir me rejoindre. Rapidement, nous écrasâmes la concurrence, nous assurant une position monopolistique. C’est à cette époque que j’ai décidé d’ouvrir une salle de jeu clandestin, le Koroi Doku, permettant à mes employés et à certaines personnes de Xian, de se détendre après une dure journée de travail.
Face à ma réussite, beaucoup de monde se mis à me jalouser. Et face à tous ces potentiels ennemis, j’ai commencé à recruter plus d’hommes et de femmes, la plupart étant des anciens employés de mes concurrents. J’importe beaucoup de marchandises permettant à mes employés d’être aussi bien protégés que les gardiens. Ma méfiance est telle que je ne fais confiance à personne, sauf à mon frère et à Yuan Li Wei.